Stéphane RAYNAUD
Laboratoire MIP2
Unité
Métrologie Qualité
i. n. s. a. de
lyon
1. - Démarche de mise en œuvre d’un histogramme
(d’après
Ishikawa)
1.1.
-
Domaines d’application
Toutes les fois que l’on veut visualiser des effectifs par
intervalles de classes définis préalablement.
Permet d’entrevoir l’allure générale de la distribution des
données :
¨
nombre de défauts
¨
influence des opérateurs
¨
influence du milieu (on retrouve les 5 M)
¨
influence du matériel, etc, ...
1.2.
-
Principe
On organise les données en ordre séquentiel en réunissant,
dans des classes prédéterminées, les données identiques.
On
observe l’allure générale et on détecte les anomalies de distribution.
On
conclut quant aux dispersions trouvées et aux actions correctives à mener.
1.3.
-
Modalités
1°) - Remplir un tableau de données (feuille de relevés), préciser
l’unité de mesure
2°) - Compter le nombre total de n
données
3°) - Chercher la valeur maxi notée XM et la valeur mini
notée Xm
4°) - Calculer l’étendue notée
W = X
- Xm
On divise
cette étendue en plusieurs « classes » qui représenteront le nombre
de
colonnes de l’histogramme.
5°) - Choisir le nombre théorique de classes
noté K
dans le tableau suivant :
NOMBRE DE
DONNées « n » |
nombre de
classes « k » |
≤
49 |
5
à 7 |
50
à 99 |
6
à 10 |
100
à 249 |
7
à 12 |
≥ 250 |
10
à 20 |
6°) - Déterminer la largeur théorique de la classe
appelée « intervalle de classe » notée ht avec la
relation ht = W /
K.
7°) - L’intervalle de classe pratique noté hp qui sera utilisé comme base de l’échelle suivant l’axe des abscisses doit être un multiple de l’unité de mesure.
8°) - Dresser le tableau de calcul des
caractéristiques de l’histogramme.
Limites |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
Valeur
centrale |
Xm |
Xm + hp |
. . . |
. . . |
. . . |
Limite
inférieure inclue |
Xm - |
Xm + |
. . . |
. . . |
. . . |
Limite
supérieure exclue |
Xm + |
Xm + |
. . . |
. . . |
. . . |
On porte ensuite sur l’axe servant d’abscisse à l’histogramme
les limites des classes en partant de la valeur Xm qui sera
prise comme valeur centrale de la 1ère classe.
9°) - Reporter les données relatives à chaque classe correspondante à l’aide de bâtonnets.
10°) - Tracer des rectangles de largeur (la largeur de la classe) et d’hauteur (le nombre total de bâtonnets). Mettre en place les bornes de la spécification qui sont Ti et Ts (tolérance inférieure, tolérance supérieure).
1.4.
-
Analyse
Interpréter l’allure de la distribution des données. Voir
tableau des principales allures possibles.
1.5.
-
Résultat
Décision : La loi est normale
ou non. Moyen de production stable ou non stable.
Prendre les mesures adéquates débouchant sur des actions correctives puis
préventives.
2. - Principales allures
d’histogrammes
(d’après Pierre SOUVAY)
2.1.
-
Histogramme normal
Allure normale, dispersion normale, il n’est pas
possible d’analyser le centrage par manque de renseignements sur la figure
(limite de l’IT).
2.2.
-
Histogramme avec discontinuité
Allure dissymétrique, la distribution ne suit pas la
loi normale.
2.3.
-
Histogramme en forme de peigne
La distribution semble obéir à une loi normale.
L’irrégularité peut être le fait de la collecte des
données (ex. : tendance à arrondir à des valeurs paires lors de la lecture
sur l’appareil de mesure.
2.4. - Histogramme
mal centré
Allure quasi normale mais un problème de centrage
existe, mauvais réglage de la machine, par exemple.
2.5.
-
Histogramme très dispersé
Allure très dispersée mais normale, moyen de
production peu précis.
2.6.
-
Histogramme comparatif
On montre le résultat d’une action corrective. On
analyse le résultat brut sans chercher à analyser l’allure.
REMARQUE :
Il faut se méfier des
interprétations trop hâtives. On utilise alors l’outil appelé « catégorisation ».
Il s’agit de diviser en catégories pour mettre en évidence l’origine exacte du
phénomène observé lors du premier histogramme tracé.
EXEMPLE :
Une machine constituée de trois postes a produit des
pièces dont on a mesuré une caractéristique x pour laquelle on a trouvé l’histogramme :
En fait, il faut analyser la production de chaque poste
de façon à mettre en évidence les allures des histogrammes et prévoir les
actions de correction à mener. Il faudra recentrer la moyenne au poste 2 et
améliorer la dispersion au poste 3.
1. - Vocabulaire et abréviations
TERMES |
Définitions |
Caractère |
Propriété
servant à distinguer les individus d’une population. Un caractère peut être
qualitatif (attribut) ou quantitatif. Le terme « variable » est
généralement utilisé pour désigner un caractère quantitatif. |
Individu |
Ce
peut être : a) un
objet concret ou conventionnel sur lequel un ou plusieurs caractère peuvent
être observés. b) une
quantité définie de matière sur laquelle un ou plusieurs caractères peuvent
être observés. c) une
valeur observée d’un caractère quantitatif ou une modalité observée d’un caractère
qualitatif. |
Echantillon |
Un
ou plusieurs individus prélevés dans une population et destinés à fournir une
information sur la population, cette information peut éventuellement servir
de base à une décision concernant la population ou le procédé qui l’a produite. |
Population |
Ensemble
des individus pris en considération. |
Effectif |
Nombre
d’individus de l’ensemble ou d’un sous-ensemble auquel on s’intéresse. |
Valeur
observée |
Valeur
d’un caractère quantitatif résultant d’une observation ou d’un essai. |
Etendue |
Ecart
entre la plus petite et la plus grande des valeurs observées. |
TERMES |
Définitions |
Classe |
Dans
le cas d’un caractère quantitatif, on opère souvent un groupement des
observations, à priori ou à posteriori, en partageant l’intervalle total de
variation en intervalles partiels joints appelés « classes ». Toutes
les observations se situant dans une même classe sont ensuite considérées
comme ayant la même valeur, celle-ci est très généralement le centre de la
classe. |
Limites de classe |
Valeurs
qui définissent les bornes supérieures et inférieures d’une classe. NOTE : On doit préciser laquelle des deux
limites est considérée comme appartenant à la classe. |
Histogramme (régulier) |
Présentation
graphique de la distribution d’une variable continue. Après avoir fait le
choix d’une unité sur un axe, on porte sur cet axe les limites de classes
dans lesquelles on a réparti les observations et on construit une série de rectangles
ayant pour base chaque intervalle de classe et ayant une aire proportionnelle
à l’effectif ou à la fréquence de la classe. |
Variance |
Moyenne
arithmétique des carrés des différences entre les observations et leur
moyenne arithmétique. |
Ecart-Type |
Racine
carrée positive de la variance. |
Estimation |
a) -
Opération ayant pour but, à partir des observations obtenues sur un ou
plusieurs échantillons, d’attribuer des valeurs numériques aux paramètres de
la population dont ce ou ces échantillons sont issus ou de la loi de probabilité
considérée comme représentant de cette population. b) -
Résultat de cette opération. |
Moyenne (arithmétique) |
Quotient
de la somme des observations par leur nombre. |
Valeurs vraies N m W s |
Effectif
de la population mère Moyenne
des valeurs constituant la population mère Etendue
de la population mère Ecart-type
de la population mère |
TERMES |
Définitions |
Variables x ; xi u |
Variable
(continue généralement) ; valeur spécifique de la variable x1,
x2, ..., xi, ..., xn Variable
réduire de la loi normale. |
Estimation S De |
Ecart-type
estimé de la population à partir d’un échantillon Valeur
moyenne des étendues de plusieurs échantillons Dispersion
estimée à partir de S Estimation
de s
à partir d’un ensemble d’échantillons de taille
réduite |
Echantillonnage n ; f s’ R ; Si |
Effectif
de l’échantillon ; fréquence Valeur
de la moyenne des valeurs d’un échantillon, valeur de la moyenne des moyennes Ecart-type
des valeurs des échantillons Etendue
d’un échantillon, valeur de la moyenne des étendues Ecart-type
instantané correspondant à un échantillon unique de 50 individus |
Contrôle IT Ts Ti LCI ou LIC LCS ou LSC LSI ou LIS LSS
ou LSS A2 . D3
. D4 A3 . B3 . B4 Cm ; Cmk Cp
; Cpk Lc dn
, cn ,
bn A R NQA LQ |
Intervalle
de tolérance (IT =
Ts = Ti) Tolérance
supérieure Tolérance
inférieure Limite
de contrôle inférieure ou limite inférieure de
contrôle Limite
de contrôle supérieure ou limite supérieure de
contrôle Limite
de surveillance inférieure ou limite inférieure de surveillance Limite
de surveillance supérieure ou limite supérieure de surveillance Constantes
dans le calcul des limites de contrôle Indice
de « capabilité machine » Indice
de « capabilité procédé » Limite
centrale (c’est x ou
R ou S) Constantes
pour le calcul de Critère
d’acceptation d’un lot Critère
de rejet d’un lot Niveau
de qualité acceptable (associé à a) Limite
de qualité (associé à b) |
Efficacité P a b |
Probabilité
d’acceptation d’une hypothèse Risque
du fournisseur (ou producteur) appelé aussi risque de première espèce Risque
du client appelé aussi « risque de deuxième espace » |
2. - LOI NORMALE
ET TEST DE
NORMALIté
2.1.
-
Loi normale
2.1.1. -
Répartition uniforme
a) - Histogramme
b) - Informatique
¨
RND (X) donne une distribution uniforme entre 0 et X
¨
X (I)
= FRAC ( p + X (I - 1) )5 avec
0 < X (0)
< 1
2.1.2. -
Répartitions gaussiennes
a) - Répartition
x n |
b) - Informatique
donne une distribution uniforme
gaussienne lorsque n Ô ¥ (l’approximation est acceptable pour n
= 2).
2.1.3. -
Loi normale réduite
L’intervalle considéré est
± t . s , P2 est la probabilité d’être dans
cet intervalle, P3 celle d’être en dehors. P1 est la probabilité d’être entre 0 et t . s.
VALEURS DE
LA COLONNE P2
Probabilité d’un
écart à la moyenne supérieure à t
+ t - t x n |
FONCTIONS DE
REPARTITION - Valeurs de p
pour t donné.
t |
valeurs de p |
||
|
p1 |
p2 |
p3 |
0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30 0.35 0.40 0.45 0.50 0.55 0.60 0.65 (0.6745) 0.70 0.75 0.80 0.85 0.90 0.95 1.00 1.05 1.10 1.15 1.20 1.25 1.30 1.35 1.40 1.45 1.50 1.55 1.60 1.65 1.70 1.75 1.80 1.85 1.90 1.95 (1.96) 2.00 2.10 2.20 2.30 2.40 2.50 (2.576) 2.60 2.70 2.80 2.90 3.00 3.20 3.40 3.60 3.80 4.00 4.50 |
0 0.0198 0.0398 0.0596 0.0793 0.0987 0.1179 0.1368 0.1554 0.1736 0.1915 0.2088 0.2257 0.2422 (0.25) 0.2580 0.2734 0.2881 0.3023 0.3159 0.3289 0.3413 0.3531 0.3643 0.3749 0.3849 0.3944 0.4032 0.4115 0.4192 0.4265 0.4332 0.4394 0.4452 0.4505 0.4554 0.4599 04641 0.4678 0.4713 0.4744 (0.4750) 0.4772 0.4821 0.4861 0.4893 0.4918 0.4938 (0.4950) 0.4953 0.4965 0.4974 0.4981 0.49865 0.49931 0.49966 0.499841 0.499928 0.499968 0.499997 |
0 0.0398 0.0796 0.1192 0.1586 0.1974 0.2358 0.2736 0.3108 0.3472 0.3830 0.4176 0.4514 0.4844 (0.500) 0.5160 0.5468 0.5762 0.6046 0.6318 0.6578 0.6826 0.7062 0.7286 0.7498 0.7698 0.7888 0.8064 0.8230 0.8384 0.8530 0.8664 0.8788 0.8904 0.9010 0.9108 0.9198 0.9282 0.9356 0.9426 0.9488 (0.95) 0.9544 0.9642 0.9722 0.9786 0.9836 0.9876 (0.99) 0.9906 0.9930 0.9948 0.9962 0.9973 0.99852 0.99932 0.999682 0.999856 0.999936 0.999994 |
0.999 0.7602 0.9204 0.8808 0.8414 0.9026 0.7642 0.7264 0.6892 0.6528 0.6170 0.5824 0.5486 0.5156 (0.500) 0.4840 0.4532 0.4238 0.3954 0.3682 0.3422 0.3174 0.2938 0.2714 0.2502 0.2302 0.2112 0.1936 0.1770 0.1616 0.1470 0.1336 0.1212 0.1096 0.0990 0.0892 0.0802 0.0718 0.0544 0.0574 0.0512 (0.05) 0.0456 0.0358 0.0278 0.0214 0.0164 0.0124 (0.01) 0.0094 0.0070 0.0052 0.0038 0.0027 0.00138 0.00068 0.000318 0.000144 0.000064 0.000006 |
2.2. - Loi
normale ou loi de Laplace-Gauss
C’est la loi de distribution ou loi
de probabilité qui régit habituellement les variables aléatoires continues x que l’on peut mesurer.
La répartition des individus
s’effectue sous forme d’une « cloche ». Les effectifs sont maximum
aux alentours de la moyenne et décroissent symétriquement de chaque côté. La
courbe est convexe au milieu et concave de chaque côté. Le point de rencontre
de ces deux portions de courbe est un point d’inflexion repéré I.
Le trait central qui partage
symétriquement la courbe en cloche est la moyenne m.
La distance qui sépare le point I
du trait m a pour mesure s (sigma). C’est l’écart-type de la population.
Variable X
Résumé :
Une
distribution normale est donc définie complètement par deux paramètres :
¨
paramètre
de position : moyenne m qui situe la distribution des valeurs de la variable sur l’échelle
de mesure : m
¨
paramètre
de dispersion : dispersion s qui caractérise la plus ou moins grande
dispersion des valeurs autour de la moyenne m.
EXEMPLE :
2.3 - Test
de normalité
2.3.1. - Droite
de Henry
|
Cette méthode graphique permet de comparer la distribution
étudiée avec une distribution parfaite. On peut obtenir ainsi la valeur moyenne
et l’écart type de la distribution.
¨ abscisse : limites des
classes
¨ ordonnée : fréquences relatives cumulées.
¨ Si les points sont alignés, la distribution
est normale.
¨
Les tests de normalité peuvent être effectués sur des documents
« types ». Ils permettent de tester la normalité et de tracer
l’histogramme.
III - définitions
des grandeurs courantes.
3.1. - Moyennes
pour
(population)
pour
(échantillon)
3.2. - Etendue
3.3. - Ecarts-types
I - estimation de
l’écart-type et de la moyenne.
1.1- Distribution de s et X
Soit une population Po de N éléments
ayant un écart-type s et une
moyenne
m.
On considère alors k échantillons de taille identique n.
avec :
L’analyse des différentes
échantillons permet de tracer les deux diagrammes de répartition suivant :
Distribution des K moyennes Distribution des K
écarts-types
n |
s’k xK n |
si
1.2. - Estimation
à partir d’un échantillon
1.2.1. - Grands
échantillons : n ³ 30
¨
Nombre d’éléments de l’échantillon
Estimation de l’écart-type de la population totale uniquement à partir de l’écart-type de
l’échantillon :
Écart-type
de la population Écart-type de l’échantillon
¨
Encadrement de la moyenne : (t est associé à la probabilité désirée pour que l’encadrement soit vrai)
å
¨
Encadrement de l’écart type :
avec
1.2.2. -
Petits échantillons : n < 30
¨ Loi de Student :
On peut obtenir un encadrement de la moyenne :
t est à rechercher dans la table de la loi de Student
à v = (n -
1) degrés de liberté.
Exemple : probabilité
de 0.95
échantillon de n = 15 pièces
Þ v = n -
1 =
14
On
obtient t = 2.145
¨ Estimation de s à l’aide
de s’ :
Écart-type
de l’échantillon ou moyenne des écarts-types de plusieurs échantillons Écart-type de la population
bn est donné par la table suivante :
n |
bn |
n |
bn |
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 |
0.564 0.724 0.798 0.841 0.869 0.888 0.903 0.914 0.923 0.930 0.936 0.941 0.945 0.949 |
16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 |
0.952 0.955 0.958 0.960 0.962 0.964 0.966 0.967 0.968 0.970 0.971 0.972 0.973 0.974 0.975 |
REMARQUE :
à 1,5 % près si
n ³
10
à 8 % près si n ³
4
NB. :
bn = c4.
¨ Estimation de s à l’aide des
étendues : On appelle étendue d’un échantillon, la différence entre la grandeur de
l’élément le plus grand et celle du plus petit.
Étendue
ou moyenne des étendues Écart-type estimé
NB. :
dn = d2.
n |
dn |
2 3 4 5 6 7 8 9 10 |
1.128 1.693 2.059 2.326 2.534 2.704 2.847 2.970 3.078 |
L’indicateur Cp
nécessité d’un indicateur Cpk
-
5 m
et dispersion
fiche résumé
des indicateurs de
capabilité
Temps
Capabilité
procédé Cp, Cpk :
Capabilité potentielle
Capabilité réelle
¨
cas du déréglage côté maxi :
¨
cas du déréglage côté mini :
condition de capabilité
: Cpk >
1,33
Capabilité Machine Cm, Cmk :
Capabilité potentielle
Capabilité réelle
¨
cas du déréglage côté maxi :
¨
cas du déréglage côté mini :
condition de capabilité
: Cmk >
Cmk nécessaire
en fonction du
type de production.